COVID-19 / Déclaration CGT au CSE de la Fondation OVE

Dans la situation exceptionnelle d’épidémie de COVID-19 que nous traversons, des mesures de confinement sont appliquées sur l’ensemble du territoire et  les possibilités de télétravail se doivent d’être activées autant que possible.

Le secteur médical et le secteur médico-social sont mobilisés en première ligne. Des salariés de la Fondation OVE, engagés dans leur accompagnement sont sur le terrain au contact de personnes en situation de fragilité. L’instance CSE continue à fonctionner et vérifie que tout est mis en œuvre pour que ces professionnels puissent travailler en sécurité.

Ainsi, le vendredi 27 mars 2020 a eu lieu un CSE en visioconférence avec un ordre du jour exceptionnel et pour questions principales et prioritaires celles liées à l’obligation de l’employeur en matière de sécurité et de santé au travail. Retrouvez ci-dessous la déclarations des élus de la délégation CGT à l’issue de cette séance.

 

Déclaration de la délégation CGT en CSE du 27 mars 2020

 

Dans cette période exceptionnelle, les élus CGT au CSE de la Fondation OVE s’inquiètent des conditions de travail des salariés.

La Fondation a pris les devants en fermant nombre de ses établissements avant l’annonce du confinement.

Les Délégués Syndicaux CGT ont demandé, dès le dimanche 15 mars, puis le mardi 17 mars, qu’une information directe à destination de l’ensemble des professionnels indique aux salariés fragilisés, en ALD (Affection Longue Durée ) et aux femmes enceintes, leur droit à se retirer du travail.

La question essentielle des protections individuelles posée aux mêmes dates est aussi restée sans réponse jusqu’à ce jour.

La consultation obligatoire du CSE sur le plan de prévention des risques professionnels, et donc sur sa modification face au risque nouveau du Covid-19, n’a pas non plus été faite.

Elle est abordée ce jour et seulement parce que les élus la demande.

Ainsi, les élus CGT alertent l’employeur sur les conditions de travail des salariés, en particulier pour ceux ne sont pas confinés et en télétravail.

ILS NE SONT PAS DES SUPERS HÉROS : Un super héros est invincible, il ne risque rien, équipé de sa tenue spéciale !

Ces professionnels, pour la plupart, n’ont pas de tenue adaptée (blouse, sur blouse, masques, gants, gel hydro alcoolique….). Et pourtant ils vont travailler, investis et conscients de la nécessité de ne pas laisser les usagers, leurs collègues, seuls dans cette situation de crise sanitaire sans précédent.

Des cas de contaminations se déclarent, aussi bien chez les salariés que chez les usagers et la peur monte. Une peur légitime face à l’ennemi invisible qui se propage.

Alors que les mesures de confinements se durcissent, comment ne pas se demander pourquoi le port du masque n’est pas obligatoire même pour les personnes apparemment « bien portantes » car la maladie se déclare après l’infection ?

Alors que la contagion est possible sans symptômes se pose la question des salariés auxquels on demande d’aller au travail, alors qu’ils ont côtoyé un collègue qui a, lui-même, déclaré la maladie.

Nous demandons que ces salariés soient écartés du travail avec maintien de salaire.

Nous demandons à l’employeur de mettre en place une traçabilité de tous les « cas » qui se déclarent ainsi que les établissements où ils sont. Ceci afin que chaque malade obtienne une reconnaissance de maladie professionnelle pour lui, ainsi qu’une reconnaissance de co-contamination familiale quand cela est malheureusement le cas.

Nous demandons que l’employeur mette tout en œuvre pour obtenir les EPI (Équipements de Protection Individuelle) nécessaires à la sécurité de toutes et tous et précise les protocoles qu’il va mettre en place pour éviter la propagation de l’épidémie.

Nous demandons le maintien de la prise en charge de la mutuelle pour tous, quel que soit le type d’arrêt (maladie, garde d’enfant) afin que personne n’ait à verser la part employeur à son retour.

Nous nous inquiétons bien sûr des mesures gouvernementales, quant à la durée légale du temps de travail. Comment peut-on légitimement penser qu’une personne puisse travailler jusqu’à 60 heures par semaine ou 48 heures sur un cycle de 12 semaines avec des repos hebdomadaires diminués, sans que sa santé n’en soit altérée ?

Les salariés en poste donnent beaucoup en temps et en énergie face à des usagers que, parfois, ils ne connaissent même pas.

L’employeur propose le paiement des heures supplémentaires effectuées dans le cadre de cette épidémie.

C’est évidemment appréciable au vu des salaires faibles dans notre secteur d’activité, mais nous alertons sur le fait que ces salariés qui auront énormément travaillé ne bénéficieront plus du repos qui leur est nécessaire.

Nous attendons que l’employeur mette en place un système de RTT pour ses salariés et sommes disposés à en échanger lors des prochaines NAO (Négociations Annuelles Obligatoires).

Nous demandons qu’un soutien psychologique soit proposé (avec une information donnée à tous). Certains collègues vont sans doute être confrontés à des décès au sein de leur établissement. Ils auront besoin d’être accompagnés.

Enfin, nous demandons qu’un effort financier soit consenti pour les salariés qui auront travaillé en contact du public, lors de cette crise.

Nous accueillons favorablement le fait que l’employeur ne suspende pas l’ancienneté des salariés qui ont des arrêts en lien avec l’épidémie actuelle.

 

 

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *